La pharmacopée médiévale arabe


Une des sciences ayant connu un apogée durant dans le monde arabo-musulman entre le 8ème et le 13ème siècle, est celle de la pharmacologie, qui fut l’une des dernières à être supplantée par la science moderne. L’usage de cette pharmacopée est d’ailleurs toujours en cours au Proche-Orient et en Inde. Dans le domaine des sciences, les Arabes sont les créateurs du véritable développement de la pharmacologie, qui n’était avant eux qu’une branche de la médecine et de la chimie. Ils apportèrent à ces deux sciences un véritable support théorique et expérimental.

A cette nouvelle science correspondirent de nouveaux genres littéraires permettant le recensement mais aussi l’extension des connaissances intégrant à la pharmacopée les nouvelles espèces, particulièrement végétales, des nouveaux espaces géographiques conquis. Les musulmans furent d’excellents organisateurs du savoir, cette capacité à organiser conduisant à la production de formes de textes spécialement dédiés à la pharmacologie. Ils élaborèrent des textes sur la base de la classification grecque, mais aussi générèrent de nouveaux types majeurs de modèles littéraires pharmacologiques, parmi lesquels les textes de pharmacopée. Ce sont des formulaires médicaux ou aqrābādhīn en arabe.

Plus ou moins détaillés, ils donnent souvent des modes opératoires, des grammages, des noms de plantes ou de minéraux avec leurs synonymes et leurs origines géographiques. De nombreux textes nous sont parvenus et permettent de décrire un large panorama des substances naturelles utilisées pour les soins et la cosmétique. Ce sont ces textes manuscrits ou transcrits, parfois traduits, qui délivrent leurs secrets au fil des pages et qui nous permettent d’élaborer des médicaments au potentiel thérapeutique prometteur pour le futur.


Véronique Pitchon

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